III
Comme le paradis
BAHANBA va mourir.
Il est le seul à le savoir. Nul n’est au courant dans l’île, ni les adultes, ni les enfants qui l’aiment. La vie se poursuit, à l’écart du monde, dans la sérénité que procure l’absence de la peur. Pour les hommes du monde, le lendemain est un jour d’espoir et de crainte : demain je n’aurai plus mal, demain il faudra payer, demain le soleil peut-être, ou demain l’hiver… Pour les habitants de l’île la crainte a disparu. Demain personne ne manquera de rien, personne n’aura un jour de plus…
Dans l’île, demain est une certitude.